Faut-il révéler les secrets de famille à son enfant ?

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8 min. Secrets de famille, prison, alcoolisme, chômage, drogue, cancer, suicide

Alcoolisme, prison, drogue, suicide, enfant de père différent… Les secrets de famille, on préfère souvent les cacher en pensant protéger l’enfant. On se dit qu’il pourrait en avoir peur, en avoir honte… Pourtant, ces secrets souvent lourds ont des conséquences sur ceux qui les portent comme sur ceux qui ne les connaissent pas.

Dans cet article :
> Les secrets de famille
> Cacher un secret de famille est-il néfaste pour l'enfant ?
> Quels troubles l'enfant pourrait-il développer ?
> Pourquoi est-ce souvent mieux de lui en parler ?
> Faut-il révéler à son enfant tous les secrets de famille ?
> Y a-t-il des secrets de famille tabous ?
> Livres « Max et Lili » sur les secrets de famille

Les secrets de famille

Dominique de Saint Mars, la maman de Max et Lili, nous en parle.

« Qu’on le veuille ou non, l’enfant ressent ces secrets et ils s’imprègnent en lui. Inconsciemment, il perçoit un malaise et peut même s’en sentir coupable. Ces non-dits influencent la vie de toute la famille, et on sait qu’elles peuvent avoir des conséquences lourdes… même après plusieurs générations.

Les enfants sont intelligents et sensibles. Leur cacher un secret peut affecter leur santé mentale et avoir un impact important sur leur développement. Ce secret qui semble néfaste l’est en fait beaucoup plus dans la manière dont la famille va le vivre si elle le cache.

On veut protéger l’enfant, mais c’est le parent qui se protège. Une discussion adaptée, empathique et claire renforcera l’unité de la famille, favorisera la résilience et la confiance en soi de l’enfant, et donc son bien-être. »

Cacher un secret de famille est-il néfaste pour l'enfant ?

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> Cacher un secret de famille peut créer un climat de méfiance et d’insécurité. Les enfants sont souvent plus perspicaces qu’on ne le pense ; ils perçoivent qu’il y a « quelque chose de caché », même s’ils n’ont pas les clés pour l’identifier.

> Ce sentiment d’incertitude peut aussi engendrer de l’anxiété. De plus, découvrir un secret important par accident ou par un tiers peut ébranler la confiance de l’enfant envers ses parents et bouleverser la dynamique familiale pour longtemps.

Quels troubles l'enfant pourrait-il développer ?

> L’enfant à qui l’on cache un secret de famille peut devenir anxieux ou même dépressif. Il peut aussi développer des troubles de l’attachement dus à cette cassure dans la relation parent-enfant : pleurs, crises de colère, refus des contacts physiques, besoin de tout contrôler. Il peut avoir du mal à s’attacher à une personne, même proche.

> L’enfant peut aussi avoir des difficultés à établir des relations de confiance avec les autres ou à gérer ses propres secrets de manière saine.

> La découverte brutale d’un secret peut également entraîner un choc émotionnel et des difficultés d’adaptation.

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Pourquoi est-ce souvent mieux de lui en parler ?

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> Informer un enfant, de manière adaptée à son âge et à sa capacité de compréhension, permet de construire une relation basée sur la confiance et l’honnêteté.

> Cela aide l’enfant à comprendre son environnement et à intégrer les différentes facettes de son identité et de son histoire familiale.

> Cela peut également le préparer à faire face aux défis de la vie en lui enseignant la résilience et la capacité à gérer les situations difficiles.

Faut-il révéler à son enfant tous les secrets de famille ?

> Il n’est pas nécessaire, ni même conseillé, de dévoiler tous les secrets de famille. La décision de partager un secret doit prendre en compte l’âge de l’enfant, sa maturité émotionnelle et l’impact que cette révélation pourrait avoir sur son bien-être.

> Il est important de reconnaître que certains sujets restent sensibles. Il est crucial de peser le pour et le contre avant de partager des informations délicates, en prenant d’abord en compte l’intérêt de l’enfant. La manière de communiquer ces secrets est tout aussi importante que la décision de les partager.

> Des sujets comme l’adoption ou la PMA devraient être abordés très tôt pour que l’enfant connaisse son histoire depuis sa naissance.

> Des sujets comme la sexualité ou la criminalité nécessitent une approche nuancée et respectueuse.

Y a-t-il des secrets de famille tabous ?

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> Hospitalisation, cancer, suicide, emprisonnement, fausse couche tardive… tous ces cas familiaux douloureux ne doivent pas être cachés. L’enfant comprend alors qu’on lui fait confiance, il réalise que chaque famille a sa propre histoire et il sait aussi que ce sont des choses que l’on ne partage pas forcément à l’école.

> Par contre, les secrets qui concernent la vie privée des parents (bisexualité, liaisons extra-conjugales…) ne concernent pas les enfants. Il faut rester vigilant pour que l’enfant ne le découvre pas et ne se trouve pas pris dans un conflit de loyauté entre ses deux parents.