Comment aider un enfant maladroit ?
6 min. Maladresse, coordination des mouvements, habilité manuelle, motricité
Les enfants ne sont pas tous égaux en termes d’habilité manuelle, de coordination des mouvements et de motricité. Il faut être patient face aux défis de la maladresse et garder à l’esprit que rater, c’est aussi une opportunité de grandir !
La maladresse
Dominique de Saint Mars, la maman de « Max et Lili », nous donne quelques pistes.
« Ce n’est pas facile pour un enfant de réaliser qu’il est maladroit dans ses gestes : il tombe, il se cogne, il s’habille avec effort, il lâche les objets, il ne rattrape pas le ballon, il écrit mal… Bref, il a envie de faire les choses seul, mais il fait tout de travers ! Et ce n’est pas évident non plus pour le parent de constater que son enfant est plus malhabile que ses copains.
Un enfant peut avoir besoin de temps pour apprendre à coordonner ses mouvements, à s’orienter. Les parents sont là pour l’accompagner sans faire ou finir les choses à sa place. Et le jour où il n’aura plus peur de rater, il retrouvera confiance en lui et le plaisir de faire les choses seul. »
Aider son enfant à développer son habilité manuelle
> Ne pas oublier que chaque enfant se développe à son rythme, que ses maladresses sont des étapes normales et à chaque fois des opportunités de s’améliorer. La coordination œil-main met du temps à se mettre en place.
> Ne pas le comparer à son frère ou à sa sœur, ça le rendrait triste et ne ferait qu’augmenter sa honte et sa frustration.
> Proposer des activités qui stimulent la coordination et la dextérité : jeu de ballon, de construction, coloriage, activités manuelles…
> Ne pas critiquer un dessin que l’on ne trouve pas très réussi. C’est toujours mieux de repérer une amélioration et de féliciter l’enfant pour ce progrès !
> Lui expliquer clairement pourquoi utiliser un couteau peut être dangereux et pourquoi on a peur qu’il se fasse mal. C’est très important de lui montrer les bons gestes. Et aussi, de l’encourager à parler de ses peurs de faire quelque chose qu’il ne maîtrise pas complètement. Communiquer sur le sujet est fondamental.
Encourager l'épanouissement et l'autonomie
> Éviter de terminer un puzzle à la place de l’enfant, le laisser mettre sa fermeture Éclair, pour conforter son désir d’autonomie et engendrer un sentiment de fierté.
> Accompagner l’enfant à travers ces petits défis, qui éloigneront la peur de l’échec ou le sentiment de frustration.
> Encourager l’enfant ! L’intelligence manuelle, qui apprend à penser et à agir avec ses mains, se développe à son âge. Valoriser ses efforts et ses réussites, même les plus petites, pour cultiver cette forme d’intelligence qui est fondamentale dans le développement de l’enfant.
> Expliquer qu’on apprend de ses échecs, que c’est un moyen de grandir et que les échecs entraînent un jour des victoires. L’enfant apprendra en plus la résilience.
Faire confiance à son enfant
> Ne pas stresser ! Un verre d’eau renversée, une assiette cassée, une petite coupure au doigt, est-ce que c’est finalement si grave… ? On apprend de ses erreurs.
> Ne pas intervenir systématiquement. Laisser suffisamment de liberté à l’enfant pour qu’il puisse découvrir ses capacités.
> Ne pas tout faire à la place de l’enfant en invoquant mille excuses : ça va être la catastrophe, il va se faire mal, il va tout faire tomber…
5 choses à éviter quand on a un enfant maladroit
1. Éviter de dire : « Tu es trop petit ! » ou « Laisse-moi faire ! » ou « C’est trop dangereux ! ».
2. Éviter encore plus de dire : « Tu es trop maladroit, tu ne vas pas y arriver ! »
3. Faire tout à sa place de peur qu’il casse ou rate quelque chose. L’erreur est humaine !
4. L’arrêter dans son élan pour gagner du temps.
5. Finir ou fignoler à sa place pour que ça soit bien fait.