Comment aider les élèves à développer leur empathie ?
11 min. 
Empathie, bienveillance, compétences psycho-sociales, harcèlement scolaire, vivre ensemble
L’empathie, c’est savoir se mettre à la place de l’autre et comprendre ce qu’il ressent à l’intérieur de lui. L’empathie est une qualité fondamentale : elle permet à l’enfant de construire des relations harmonieuses et fortes avec ceux qui l’entourent pour devenir un adulte à l’écoute et épanoui. Et développer l’empathie des élèves, c’est sans doute l’outil de prévention le plus efficace pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Dans cet article :
> L'empathie
> Aider l'enfant à identifier ses propres émotions
> Apprendre à l'enfant à faire attention à l'autre
> Apprendre à l'enfant à accepter le point de vue de l'autre
> 10 petits trucs « Max et Lili » à donner aux enfants pour développer leur empathie
> Le théâtre pour développer l'empathie des élèves
> Ressources gratuites pour la prévention contre le harcèlement scolaire
> Livres « Max et Lili » sur l'empathie et le harcèlement scolaire
L'empathie
Dominique de Saint Mars, la maman de Max et Lili, nous parle de l’importance de cette compétence psycho-sociale.
« L’empathie, cette capacité du cerveau à ressentir et à comprendre les émotions et les sentiments des autres, est une force qui sert tous les jours. Comprendre ce que l’autre ressent sans le juger, se soucier de ses émotions et voir ce que l’on peut faire pour lui, ça se développe petit à petit. C’est le secret du bien vivre ensemble.
L’empathie, c’est l’intelligence du cœur et une arme anti-harcèlement scolaire : elle permet de mieux écouter les autres, d’empêcher les conflits, d’inspirer confiance… C’est une force qui rend heureux, qui permet de développer la confiance en soi et la confiance en l’autre. »
Mais comment développer cette « intelligence relationnelle » dont parle Omar Zanna dans son ouvrage Apprendre à vivre ensemble en classe, qui permet de « réussir sa vie personnelle et professionnelle » ?
Aider l'enfant à identifier ses propres émotions
> Avant de pouvoir comprendre les autres, il faut se comprendre soi-même. L’enfant doit ainsi apprendre à identifier ses propres émotions. Il faut l’encourager à exprimer ce qu’il ressent : colère, tristesse, joie, peur, honte… Et aussi lui apprendre que chacune des 7 émotions de base peut se manifester de manière plus ou moins forte : colère (est-il contrarié, en colère ou furieux ?), tristesse (est-il affecté, triste ou accablé ?), joie (est-il satisfait, joyeux ou émerveillé ?), peur (est-il inquiet, apeuré ou terrifié ?), etc. Plus l’enfant pourra mettre des mots précis sur ses émotions, mieux il pourra exprimer ses émotions et les gérer.
> Cette étape de l’identification de ses propres émotions est essentielle : ce n’est qu’en se comprenant d’abord lui-même que l’enfant sera capable de se mettre à la place de l’autre et de partager son émotion.
Apprendre à l'enfant à faire attention à l'autre
> L’enfant peut développer son empathie lorsqu’on lui apprend à vraiment voir et écouter ceux qui l’entourent. En effet, pour comprendre ce que l’autre ressent, il faut ouvrir grand ses yeux et ses oreilles pour l’écouter avec le cœur sans le juger.
> L’enfant doit apprendre qu’être vraiment présent et prêter attention à l’autre quand on l’écoute est important. On peut hocher la tête pour montrer qu’on le comprend, lui poser des questions pour mieux saisir ses réactions et aussi l’aider à mettre des mots sur son ressenti.
> L’enfant réalisera que chaque personne est unique et que dans une même situation, chacun peut ressentir des émotions différentes et réagir différemment. Ainsi, face à des comportements qu’il ne comprend pas forcément (par exemple, pourquoi tel élève est timide ou en colère ou paraît bizarre…), il arrivera à comprendre les émotions qui se cachent derrière ces comportements.
Apprendre à l'enfant à accepter le point de vue de l'autre
> Suivant nos expériences de vie, nos sentiments, on ne ressent pas forcément les choses de la même manière. Il est important que l’enfant comprenne que les autres ne pensent et ne réagissent pas toujours comme lui. La tolérance, ça s’apprend.
> Pour ça, il faut l’inviter à se mettre à la place de l’autre comme s’il était directement confronté à ce qu'il vit.
> Grâce à l’empathie, les enfants arrivent mieux à résoudre les conflits, sans violence. Ils apprennent à mettre en perspective les différents points de vue, à discuter pour trouver des solutions qui permettent à chacun de se sentir compris et respecté.
10 petits trucs « Max et Lili » à donner aux enfants pour développer leur empathie
1. Accueillir toutes ses émotions, même les émotions désagréables.
2. Écouter un copain qui est triste et essayer de le réconforter.
3. Ressentir l’émotion d’un élève qui a eu une mauvaise note, qui a du mal à se faire des amis, qui est timide…
4. Se mettre à la place de ses copains, d’un plus grand, d’un plus petit…
5. Même si le comportement d’un copain semble bizarre, essayer de le comprendre.
6. Laisser l’autre exprimer ses émotions.
7. Aider l’autre à exprimer ce qu’il a sur le cœur.
8. Faire l’effort de comprendre les idées d’un ami qui pense autrement.
9. Proposer son aide à un autre élève qui en a besoin.
10. Savoir dire non en respectant ses besoins et ceux des autres.
Le théâtre pour développer l'empathie des élèves
> Pour développer la capacité d’empathie des enfants et prévenir le harcèlement à l’école, le théâtre est un outil efficace et pertinent.
> En se glissant dans la peau de personnages, en vivant leurs émotions, les enfants expérimentent en effet, par le « faire semblant » ce que l’autre peut vivre et ressentir. Dans le cadre d’une classe, cela peut se faire sous la forme de courtes pièces de théâtre.
> Le théâtre est un espace où le corps des élèves est engagé, ce qui selon Omar Zanna, est essentiel lorsqu’on cherche à développer l’empathie. Les élèves vivent ainsi des situations qui leur permettent de se situer face aux autres. Ces situations, explique Omar Zanna, « déplacent la confrontation aux autres vers un espace où les conduites entre individus sont discutées et mieux comprises. » Les élèves partagent collectivement des émotions, ce qui renforce le lien entre eux.
> Jouer des rôles permet aussi de développer la capacité à interagir avec les autres, à sociabiliser, ce qui favorise une meilleure gestion des conflits. Selon Omar Zanna, « plus les enfants apprennent tôt à imiter (…), à faire semblant dans des cadres contenants (en famille, avec les pairs, à l’école…) et moins ils sont soumis à la tentation d’imiter, de faire « pour de vrai » de réelles situations d’agression et de soumission ».
> De courtes mises en scène peuvent servir de supports pour des jeux de rôle où l'on invitera les élèves à se mettre dans la peau de personnages, puis d’inverser les rôles. Les élèves pourront ainsi expérimenter plusieurs ressentis (par exemple le rôle d’un personnage triste, puis celui d’un personnage qui le console).
> Dans cette perspective, nous avons conçu des mini-pièces de théâtre « Max et Lili » tirées des histoires de Dominique de Saint Mars et de Serge Bloch. Ces saynètes permettent aux élèves de se mettre à la place des autres en partageant ces que ressentent les personnages de l'univers « Max et Lili ». Un système d’émoticônes permet de mettre en évidence les émotions des différents personnages.
Ressources gratuites pour la prévention contre le harcèlement scolaire
Les Éditions Calligram souhaitent mettre à la disposition des enseignants des outils pédagogiques gratuits pour sensibiliser les enfants. Ces supports visent à développer l'empathie des élèves et à libérer la parole autour du harcèlement.
Vous pouvez ainsi télécharger :
- l'affiche « Les 4 défis de l'empathie »
- la brochure de prévention « NON au harcèlement scolaire »
- le pacte « Anti-harcèlement avec Max et Lili »
Pour organiser en classe des ateliers théâtre afin de favoriser l'empathie des élèves, vous pouvez télécharger ici :
- les mini-pièces de théâtre « Max et Lili » : « Max a un complexe », « Le chat de Valentine est mort » et « Max s'est fait insulter à la récré ».
Livres « Max et Lili » sur l'empathie et le harcèlement scolaire
Comment aborder français et maths à partir d'expériences de la vie ?
